Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

emmanuel macron - Page 3

  • Feu sur la désinformation... (403) : Victoire à Callac !

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Le lanceur d’alerte Damien Rieu a été victime d’une manipulation par un curieux journaliste.
    • 2 - Les Rencontres du Papotin
      Emmanuel Macron, à l’aune de sa redoutée réforme des retraites, ne recule devant rien pour redorer son image et diviser les électeurs. Retour sur une séquence d’un brio redoutable en matière de communication politique.
    • 3 - Revue de presse
    • 4 - Victoire pour Callac
      Le projet du maire de Callac de repeupler sa bourgade avec des familles de migrants africains semble avoir échoué. Yann Vallerie, rédacteur en chef de Breizh-info, nous explique tout.

     

                                               

    Lien permanent Catégories : Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (246)

    Brosnan.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog Justice au singulier, Philippe Bilger prend Macron dans sa ligne de mire pour dénoncer le fossé existant entre ses discours éthérés et la réalité...

    Emmanuel Macron adepte du "au contraire" !

    Macron_Maires.jpg

    - sur Vu du droit, Régis de Castelnau dézingue Eric Dupont-Moretti et les manipulations auxquelles ils se livrent en matière de politique pénale...

    Justice : Éric Dupond-Moretti se met au déstockage

    dupont-Moretti_Assemblée nationale.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Querelles de couple ou querelles de famille ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Philippe Duranthon, cueilli sur Geopragma et consacré aux tensions franco-allemandes. Jean-Philippe Duranthon est haut-fonctionnaire et membre fondateur de Geopragma.

    Couple franco-allemand.jpg

    Querelles de couple ou querelles de famille ?

    Dans une interview qu’il a donnée le 17 octobre dernier Emmanuel Macron a déclaré : « Je crois dans la force du couple franco-allemand ». Il s’agissait là d’un bel acte de foi puisque, quelques jours plus tard, il était obligé d’annuler le sommet franco-allemand, les deux partenaires craignant que la réunion n’aboutisse qu’à envenimer leurs relations, les sujets de friction entre eux devenant chaque jour plus nombreux[1].

    Toutefois, même si l’arrivée de la nouvelle équipe conduite par Olaf Scholz a indubitablement changé l’atmosphère des relations entre les deux pays, celles-ci ont rarement été idylliques. Malgré accolades et embrassades, l’Allemagne n’a jamais montré un grand empressement à construire une industrie d’armement européenne dans laquelle elle n’aurait pas le premier rôle, y compris dans les domaines d’excellence de la France ; elle est parvenue à faire transposer au niveau européen sa stratégie énergétique (l’energiewende) bien que celle-ci fasse fi des intérêts français et des investissements déjà réalisés dans notre pays ; elle réclame depuis longtemps un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ou le partage de celui que la France y détient. L’avenir des querelles observées au sein du « couple » est à l’évidence important.

    Mais les débats du soi-disant « couple » ne cachent-ils pas un malaise de la « famille » européenne dans son ensemble ? 

    L’un des principaux objectifs de la construction européenne engagée après-guerre était de mettre fin aux conflits récurrents en Europe de l’Ouest ; dans cette perspective l’entente franco-allemande était au cœur de la création de la CECA (1951) puis de la Communauté Économique Européenne et d’Euratom (1957). Mais les choses ont bien évolué depuis et, contrairement à ce qui est souvent affirmé, les évènements récents ne favorisent pas l’affermissement des liens entre les pays membres de l’Union Européenne (UE – 1992) :

    – L’intégration, à partir de 2004, des pays d’Europe centrale ou orientale auparavant sous domination soviétique a profondément modifié l’objectif et la logique de la construction européenne, qui jusque-là plaçaient la dyade franco-allemande au cœur du projet. Elle a déplacé le centre de gravité de l’UE des pays méditerranéens, où l’influence française est historiquement et culturellement forte, vers l’Europe centrale et du Nord, où l’influence allemande est historiquement, culturellement et industriellement forte. Elle a permis aux États-Unis de chercher à opposer, comme l’a fait en 2003 Donald Rumsfeld, alors Secrétaire à la Défense, les nouveaux adhérents à la « vieille Europe ».

    – L’entrée de la Grande Bretagne dans le processus européen en 1973 a substitué au dialogue initial des anciens ennemis un trilogue permettant de lisser la rivalité franco-allemande. Mais le Brexit a replacé les deux protagonistes dans leur face à face initial sans qu’aucune autre puissance de même niveau soit désormais en mesure d’apaiser les tensions entre eux ; la Commission en a naturellement profité pour jouer le conciliateur et donc renforcer son poids dans la régulation de l’Union. En outre, alors qu’on aurait pu espérer que le retrait des Britanniques atténuerait l’influence américaine, il est vite apparu que les Américains ont aujourd’hui en Europe de nombreux relais au moins aussi convaincus et actifs que l’étaient les Britanniques, à commencer par les Allemands eux-mêmes[2].

    – L’épidémie de Covid et ses conséquences économiques ont donné un poids sensiblement accru aux organes européens intégrés, ce que l’actuelle crise énergétique prolonge et amplifie. La Banque centrale européenne (BCE) a manié la planche à billets pour fournir aux États l’argent gratuit[3] leur permettant de rendre la crise aussi indolore que possible sur le plan économique. Parallèlement, la Commission a convaincu de nombreux gouvernements que la résolution des crises rencontrées ne nécessitait plus seulement l’harmonisation des politiques nationales mais leur mutualisation sous son égide ainsi qu’un fort accroissement des ressources communautaires.

    – La guerre en Ukraine a renforcé ces tendances, la présidente de la Commission s’arrogeant des pouvoirs de leader de fait que les textes ne lui reconnaissent nullement et les États membres acceptant que la mutualisation des politiques s’étende à de nouveaux domaines, la Défense et l’Energie en particulier. Elle a surtout créé une confusion quant à la nature de l’Union européenne : dès lors que celle-ci s’aligne sur les positions américaines on ne voit plus bien pourquoi elle devrait disposer d’une politique de défense et d’une industrie d’armement autonomes ; en d’autres termes et pour simplifier, l’OTAN est perçue comme le bras armé de l’UE et l’UE comme la déclinaison européenne de l’OTAN[4].

    – Le rapprochement européen a clairement favorisé l’essor économique des pays membres et en particulier des membres récents. Toutefois, malgré l’ampleur des politiques communes et des financements communautaires, les économies nationales peinent à converger. Alors que la situation économique de la France et de l’Allemagne étaient voisines il y a un quart de siècle, les Allemands sont aujourd’hui 20 % plus riches que les Français (en PIB par tête), l’endettement de l’Allemagne est environ deux fois moindre que celui de la France et l’Allemagne a dégagé chaque année un excédent de sa balance commerciale de 7 % dans le temps où la France creusait son déficit : le « couple » a donc clairement divergé économiquement. De même, la crise énergétique frappe aujourd’hui très inégalement les pays membres et l’inflation varie du simple au double d’un pays à l’autre.

    Ce rapide tour d’horizon conduit à trois constats :

    – la position de l’Allemagne s’est considérablement renforcée par rapport à celle de la France : sur le plan économique à l’évidence mais aussi grâce à sa place centrale au sein de l’Europe. La France détient toutefois deux atouts essentiels : sa force de frappe nucléaire et son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ;

    – le « couple » franco-allemand n’a plus le même poids au sein des institutions européennes et s’est dilué au sein d’une Europe institutionnelle donnant aux petits États quasiment le même poids qu’à ceux qui jouent un rôle majeur dans la vie internationale. La Commission, quant à elle, saisit la moindre occasion pour renforcer son rôle en présentant l’unification des politiques sectorielles des Etats membres comme la solution unique aux problèmes à résoudre ; sa présidente, dont le mandat est de cinq ans, se veut l’incarnation de l’Europe, davantage que le « président de l’UE » ou le président du Parlement européen, dont les mandats sont deux fois plus courts, a fortiori que le président du Conseil européen qui pour agir ne dispose que de six mois[5] ;

    – malgré ou à cause de cela les ferments de dissensions entre États membres s’accroissent, même si les spreads de taux[6] ont été jusqu’à présent contenus. Il est en effet de plus en plus difficile de concilier, d’une part l’élargissement de l’Union à des pays de plus en plus disparates politiquement et économiquement, d’autre part l’unification des politiques sectorielles ; vouloir trouver une solution unique aux problèmes rencontrés dans un territoire aussi vaste et divers relève de la gageure[7].

    Dès lors on ne voit plus très bien quel est aujourd’hui le projet européen, quelle Europe il vise à construire. L’UE se réfère à des « valeurs » mais se garde bien de les nommer, de peur que leurs fondements historiques, philosophiques ou religieux heurtent certains. Elle s’est transformée en un complexe mécanisme de redistributions financières entre États et entre acteurs économiques. Elle est ainsi devenue une sorte d’ONU miniature, doublée d’un distributeur de billets destinés à ceux qui font allégeance à Bruxelles. Est-ce là ce que les promoteurs de l’idée européenne ambitionnaient ? Est-ce là l’ « Europe souveraine » souhaitée par Emmanuel Macron ?

    Dans ce contexte, l’Allemagne joue à présent un jeu ambivalent. Le modèle économique sur lequel elle a fondé sa puissance et qui la plaçait sous la double dépendance de la Russie pour l’énergie et de la Chine pour la puissance industrielle et les exportations, est désormais menacé. Mais elle dispose elle aussi d’une force de frappe, financière celle-ci, qui lui permet d’intervenir massivement. Elle peut donc choisir, selon ses intérêts, de jouer la carte de l’Union ou celle de l’autonomie et semble désormais préférer de plus en plus souvent cette dernière option. Cette attitude reflète une affirmation de puissance clairement exprimée en septembre par Christine Lambrecht, la ministre de la Défense : « La taille de l’Allemagne, sa situation géographique, sa puissance économique, bref son poids, fait de nous une puissance de premier plan, qu’on le veuille ou non ». Olaf Scholz a donc pu affirmer en mai que « bientôt l’Allemagne aura la plus grande armée conventionnelle d’Europe » et dégager à son profit une enveloppe de 100 Md€ ; annoncer sans s’être concerté avec ses alliés européens ni avec la Commission un plan de soutien à l’économie de 65 Md€, puis un autre en septembre de 200 Md€, mobilisant ainsi 8 % du PIB ; ou faire cavalier seul pour conclure des contrats d’approvisionnement en gaz remplaçant ceux qu’il avait avec la Russie. Le « changement d’époque » (Zeitenwende) annoncé par Olaf Scholz au Bundestag après l’invasion de l’Ukraine par la Russie doit donc être compris comme un ambitieux repositionnement d’ensemble de l’Allemagne.

    La France doit donc impérativement surveiller son « partenaire » pour éviter qu’il ne prenne trop d’ascendant ; elle doit le faire d’autant plus scrupuleusement que, comme Bruno Le Maire l’a affirmé dans une récente interview, « nous n’avons jamais eu la même idée du couple franco-allemand » : si l’on file la sempiternelle métaphore, l’un veut une relation englobante et exclusive, l’autre préfère l’amour libre. La France doit aussi prendre conscience des dérèglements qui frappent l’ensemble de la « famille » européenne et de l’inadaptation des institutions européennes à une Europe aux limites de plus en plus floues, prétendant concilier dilution des États forts et unification des politiques sectorielles.

    Mais elle doit également s’inspirer de l’histoire allemande récente et

    – en parallèle de ce que l’Allemagne a fait avec constance vis-à-vis de l’Europe centrale et du Nord, développer elle-même des liens privilégiés avec l’Europe méditerranéenne[8] ;

    – comme l’Allemagne l’a fait il y a vingt ans, se décider enfin à assainir ses finances publiques pour améliorer sa productivité, mais aussi accepter de travailler davantage[9] ;

    – comme l’Allemagne le fait aujourd’hui, consacrer davantage d’énergie à défendre ses propres intérêts plutôt qu’à faire des leçons de morale à la planète entière.

    Jean-Philippe Duranthon (Geopragma, 13 novembre 2022)

     

    Notes :

    [1] Désaccord sur la régulation des prix de l’énergie, refus d’organiser un déplacement conjoint Scholz/Macron en Chine, préférence pour l’achat de matériels militaires américains (F35 par exemple) plutôt que français, désaccords sur les projets communs de système de combat aérien SCAF et de char du futur MGCF, lancement d’un projet de bouclier antimissile fondé sur le système Patriot américain et concurrent de celui que la France a engagé, etc.

    [2] Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre de la Défense, a ainsi déclaré en novembre 2020 que « les Etats-Unis d’Amérique ont été et restent le principal allié en matière de politique de sécurité et de défense. Et ils le resteront dans un avenir proche. »

    [3] On fait ici référence au quantitative easing consistant, pour la BCE, à acheter des titres de dette publics ou privés.

    [4] Lorsque la Finlande et la Suède auront intégré l’OTAN les seuls pays membres de l’UE qui ne seront pas membres de l’OTAN seront l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte. Inversement, les seuls pays européens membres de l’OTAN mais pas de l’UE seront l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro (tous les trois candidats à l’UE), l’Islande, la Norvège et le Royaume Uni, la caractère européen de la Turquie pouvant être discuté. L’Ukraine souhaite faire partie des deux structures.

    [5] La fonction de président du Conseil européen est exercée par roulement par chaque pays membre pendant 6 mois.

    [6] Ecarts entre les taux auxquels les pays peuvent se financer sur les marchés.

    [7] A l’inverse et paradoxalement, la Commission propose de reconnaître, pour la révision du pacte de stabilité budgétaire, la possibilité pour chaque Etat membre de déterminer quasi librement la façon d’atteindre les objectifs communs.

    [8] Les semaines récentes montrent, s’agissant de l’Italie, l’ampleur du chemin à parcourir. Saluer la nomination du nouveau gouvernement italien issu des élections du 25 septembre en déclarant, comme l’a fait la ministre des affaires européennes, Laurence Boone, que « nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit » n’est pas le meilleur moyen de créer un climat de confiance : dans d’autres pays des leaders peu recommandables fraichement élus ou réélus dans des conditions bien moins démocratiques ont bénéficié d’accueils plus chaleureux. De même, et indépendamment de la nature des décisions de fond qui ont été prises, la façon dont a été géré l’accueil de l’Ocean Viking et les déclarations ministérielles faites à cette occasionne favorisent pas l’entente et la coopération entre les deux pays.

    [9] Alors qu’en 2004 les Français et les Allemands avaient la même durée moyenne de travail effectif, soit 616 heures par an, les premiers ont depuis légèrement réduit cette durée (610 heures) alors que les seconds augmentaient fortement la leur (704 heures).

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen, cueilli sur Polémia et consacré au projet d'Emmanuel Macron de peuplement des communes rurales avec des étrangers extra-européens.

     

    Macron_15 septembre.jpg

     

    Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration

    Le président de la République a annoncé le 15 septembre sa volonté d’organiser le peuplement des territoires ruraux par des migrants. Le village breton de Callac fait dans ce cadre figure de « laboratoire », avec le projet du maire et d’une fondation privée d’y installer prochainement des migrants en grand nombre. Un vent de révolte commence à souffler contre cette politique de peuplement de la France périphérique par des immigrés, nouvel « avenir radieux » que l’oligarchie compte imposer à des populations souvent réticentes voire opposées.

     

    Le projet d’Emmanuel Macron pour faire face à la « transition démographique »

    Le 15 septembre, le président de la République a réuni les préfets à l’Élysée pour leur présenter leur feuille de route pour les prochains mois (1). Parmi les différents sujets traités, Emmanuel Macron a dévoilé son projet pour faire face à la « transition démographique » de la France, sous la forme d’un diagnostic et d’un plan d’action, qui suscite d’ores et déjà de nombreuses interrogations et critiques.

    Le diagnostic : la « transition démographique »

    Le chef de l’État a fait le constat dans son discours que la procédure d’asile est actuellement longue et complexe en France, que de nombreux migrants économiques s’y engouffrent, que notre système d’aide sociale est plus généreux que celui d’autres pays européens, que l’intégration des étrangers récemment arrivés en France est souvent déficiente et que le nombre de reconduites dans leurs pays des étrangers en situation irrégulière est insuffisant.

    Emmanuel Macron a également souligné que la France est confrontée à un problème de « transition démographique »: « D’ores et déjà nous sommes en train de perdre des élèves dans des écoles et des collèges, cette année environ 60 000, l’année prochaine plus de 95 000 ».

    Or, selon le chef de l’État, « si nous savons offrir de l’urgence, de l’hébergement et de l’intégration dans ces régions (les territoires ruraux NDLR) à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, qui ont une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs, qui ont déjà trop d’élèves par classe, qui ont 10 à 15 élèves allophones, c’est ça la situation qui est la nôtre, elle est absurde, donc sur ce sujet, il faudra mobiliser, changer nos règles (…) pour que l’on puisse créer un système de répartition, bien meilleur de celles et ceux qui arrivent sur notre sol ».

    Le plan d’action : le peuplement des territoires ruraux

    Pour faire face tant à la baisse de la natalité dans notre pays qu’au déficit d’intégration de nombreux migrants récemment arrivés, Emmanuel Macron a annoncé avoir confié à la première ministre la tâche de travailler sur « une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titres (de séjour NDLR) et aussi de ceux qui en ont reçus ». Le chef de l’Etat a indiqué en conclusion qu’un projet de loi relatif à l’asile et l’immigration sera déposé au parlement début 2023, adossé à une loi d’orientation et de programmation ambitieuse.

    Emmanuel Macron entend donc fixer un nouveau cap à la politique d’immigration de la France. Après avoir créé les conditions d’une augmentation considérable du nombre d’arrivées d’étrangers extra-européens dans notre pays, après quasiment doublé le parc d’hébergement des demandeurs d’asile, qui dépasse désormais les 110 000 places, après avoir organisé leur répartition administrée dans les centaines de structures créées sur le territoire national, ainsi que celle des dits mineurs non accompagnés, le chef de l’Etat veut donc parachever sa politique de peuplement, en organisant la répartition de migrants dans les territoires ruraux, en vue de leur installation pérenne.

     

    La politique de peuplement, arme de destruction de l’identité nationale

    Le constat est connu : chaque année, des centaines de milliers d’extra-Européens arrivent légalement ou clandestinement en France. A l’exception de l’immigration de travail, les étrangers choisissent de s’installer en France, bien plus que la France ne les choisit. L’absence de quotas d’immigration ne permet aucune limite tant quantitative que, bien souvent, qualitative à cette immigration. Dans ces conditions, la politique de peuplement administré des territoires ruraux ne manquera pas de prendre une ampleur considérable.

    La politique de peuplement menée par le gouvernement chinois au Tibet peut à ce sujet être utilement rappelée. Afin d’y éradiquer toute résistance au pouvoir central, le pouvoir communiste a par son entreprise de « sinisation » tenté de renverser de la composition ethnique des territoires où elle était appliquée. Les transferts massifs de population ont été dénoncés par une grande partie de la communauté internationale pour les graves dangers qu’ils représentent pour l’identité des peuples locaux. Pour quelle raison ce qui serait condamnable pour les Tibétains ne le serait pas pour les Français ?

    Cette comparaison est-elle exagérée ? L’avis du haut-commissaire au plan est à ce titre intéressante. François Bayrou s’est vu confier la mission d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics, notamment en matière démographiques. S’exprimant quelques jours après la déclaration d’Emmanuel Macron sur son projet de peuplement des campagnes par des allogènes, il déclarait : « les peuples ont droit à leur identité et à des garanties sur la pérennité de leur identité. (…) On n’a pas fait suffisamment attention à ce droit. Les peuples sont attachés (…) aux modes d’être, aux modes de vie qui font que la France est la France, la Suisse est la Suisse, l’Italie est l’Italie » (2). On ne saurait mieux dire.

     

    Les enjeux et opportunités du projet présidentiel

    L’enjeu majeur du projet de peuplement des territoires ruraux par des migrants est bien évidemment celui de la continuité historique de la France et de la préservation de son identité. Bien loin de ces considérations, Emmanuel Macron souhaite pour sa part saisir deux opportunités majeures.

    En premier lieu, l’initiative d’Emmanuel Macron lui permet de reprendre la main sur le projet de loi que Gérald Darmanin devait initialement présenter en septembre visant à faciliter l’éloignement des étrangers en situation irrégulière. En y ajoutant un volet « intégration », Emmanuel Macron cherche « en même temps » à remporter l’adhésion de la gauche et de certains parlementaires LR. Car l’idée de répartir des migrants dans les campagnes est loin de provoquer l’hostilité générale au sein du parti Les Républicains. Le directeur de campagne de Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle d’avril 2022, Patrick Stefanini, ne déclarait-il pas en novembre 2020 : « Une intégration réussie exige une répartition plus équilibrée des immigrés sur le territoire et des moyens financiers importants » (3) ? Une conseillère municipale LR de Callac estimait plus récemment au sujet du projet de peuplement du village par des migrants qu’« il nous faut accepter que Callac soit un laboratoire. Et espérer le succès de l’opération. » (4).

    D’autre part, en présentant son projet comme visant une meilleure intégration des migrants extra-européens, le chef de l’Etat entend faire accepter aux Français sa politique d’immigration de plus en plus débridée, qu’il entend non seulement poursuivre, mais également amplifier. Car plus que jamais, Emmanuel Macron considère l’immigration comme un phénomène naturel et positif, un flux qui ne peut  en aucun cas être ralenti ou freiné, mais qui doit être accompagné et réparti.

     

    Callac, laboratoire du peuplement administré de la France par des migrants

    C’est dans ce contexte qu’une famille de riches mécènes souhaite organiser le peuplement du village breton de Callac, dans les Côtes d’Armor, par des migrants.

    Une première étape a été franchie en avril 2022 avec la signature d’une convention de partenariat entre le fonds « Merci » et le maire de la commune de Callac, visant à financer l’accueil de « réfugiés » et de non-réfugiés et la « revitalisation » du territoire.

    Le rapport d’activité 2021 du fonds de dotation donne quelques informations sur la nature de l’aide qui devrait être apportée : « Horizon propose de rénover ou de construire des « lieux de vie » avec des personnes réfugiées et non-réfugiées qui, grâce à leurs savoir-faire, participeront ensemble au développement économique, urbain, social et culturel d’un territoire » (6).

    Le document nous apprend également qu’« Arche de Noé des temps modernes, ce village pionnier a pour objectif de devenir un modèle duplicable » (7). Une carte de France fait apparaitre une vingtaine d’autres sites qui pourraient devenir des « villages horizon ».

    Si à ce stade, aucune indication n’a filtré sur le nombre de migrants à accueillir et la date de leur arrivée, plusieurs éléments peuvent utilement être rappelés sur le contexte de ce projet de peuplement.

     

    Callac, un échec déjà patent

    Quel est ce village où les mécènes de la fondation Merci et le maire veulent installer des migrants ? Callac est l’une de ces innombrables communes frappées par l’exode rural, un exode qui n’est en rien le fruit du hasard et qu’un peuplement hasardeux ne freinera qu’artificiellement. Les abattoirs qui étaient installés sur la commune ont fermé, des exploitations agricoles ont disparu, des emplois ont été supprimés, la mécanisation a fait le reste. A Callac comme ailleurs dans la France périphérique, les commerces et les services publics ont fermé progressivement. Près de 18 % de la population active de la commune est au chômage.

    Interrogé par Le Figaro, un membre du collectif « pour la défense de l’identité de Callac » affirme : « À Callac, il y a des gens qui cherchent du travail depuis longtemps : pourquoi on ne leur offre pas des formations, des logements réhabilités et le permis de conduire, à eux ? »(7).

    Il y a eu un précédent dans la commune. 5 logements vides ont été attribués à des migrants et à leurs familles en 2017 (8). Le jour de la manifestation contre le projet de peuplement du village, le maire de la commune reconnaissait de façon bien involontaire que « parmi les 5 familles de réfugiés (…), les parents sont « un peu désœuvrés », une façon pudique de dire qu’ils sont une charge pour le système social français (9).

    Pourquoi ce qui a échoué pour 5 personnes réussirait-il pour d’autres en plus grand nombre ? L’immigrationnisme ne semble pas s’appuyer sur des faits mais sur des convictions imperméables à la réalité. Si cette expérience n’est pas concluante, c’est parce qu’elle n’est pas suffisante. Comme elle est vouée à réussir, il faut donc l’amplifier !

    A l’échelle du pays, Emmanuel Macron voudrait faire croire aux Français que l’immigration n’est pas un problème de quantité mais de répartition. Il n’a aucunement pour projet de freiner les flux migratoires et de résoudre les problèmes existants : les innombrables zones de non droit, l’islamisation qui progresse, le chômage endémique, etc. On peut parler d’une véritable obstination déraisonnable en la matière. Une politique de peuplement ne fait pas une politique d’aménagement du territoire, encore moins une politique économique.

    La résistance au projet de peuplement par l’immigration

    Samedi 17 septembre, le rassemblement à Callac contre le projet porté par le maire et le fonds de dotation Merci a réuni près de 300 personnes. L’émoi suscité sur les réseaux sociaux tant par ce projet que par l’annonce du chef de l’Etat de peuplement de territoires ruraux montre que le sujet suscite une forte opposition dans une grande partie de la population.

    Mais les opposants au dessein du président de la République devront pour remporter des succès sortir de l’ornière dans laquelle le pouvoir en place veut les conduire, celle de la marginalisation et de l’ostracisation. Pour y parvenir, il y a tout d’abord un travail d’information à entreprendre, que certains médias ont commencé à faire. Il y a également la mobilisation sur le terrain. Les rares succès de mouvements de refus de l’implantation de centres d’accueil pour migrants ont été obtenus grâce à une mobilisation citoyenne où les partis politiques étaient en retrait. L’opposition au projet de peuplement d’Emmanuel Macron peut être soutenue par des partis politiques, mais elle doit avant tout être un mouvement local et populaire, qui ne marque pas une appartenance à un bord politique, mais un attachement viscéral à l’identité de la France et à sa continuité historique. Un droit qui est reconnu aux autres peuples mais qui pourrait être nié ici et maintenant.

    Paul Tormenen (Polémia, 30 septembre 2022)

     

    Notes :

    (1) Discours du président Emmanuel Macron aux préfets. 15 septembre 2022. Site de l’Elysée
    (2) « Immigration : les peuples ont droit à leur identité, affirme Bayrou ». Le Point. 18 septembre 2022
    (3) « Sur l’immigration, l’intérêt du pays est incompatible avec les zigzags ». Le Point. 28 novembre 2020
    (4) « A Callac, la greffe forcée des réfugiés cabre les villageois ». Le Figaro. 16 septembre 2022
    (6) Rapport d’activité 2021. Fonds de dotation Merci
    (7) cf. (4)
    (8) « 5 logements vides et destinés à des migrants ? ». Breizh Info. 21 décembre 2017
    (9) Tweet de Pauline Launay. 17 septembre 2022

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (383)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Les images de la prise du palais présidentiel sri-lankais par des manifestants remontés ont fait le tour du monde. Et si les médias vous dissimulaient certaines causes de la crise économique qui bouleverse ce pays ? Jean-Yves Le Gallou revient sur un tabou médiatique français.
    • 2 - Gangs pakistanais, viols, censure : ça continue en Angleterre !
      Samantha Smith, journaliste conservatrice britannique, s'est exprimée à la télévision anglaise vendredi dernier. Elle-même violée lorsqu'elle était plus jeune dans sa ville natale (Telford), elle affirme que le phénomène des viols collectifs de mineures par des gangs de pakistanais subsiste toujours dans la commune. La réaction des policiers anglais va certainement en scandaliser plus d'un.
    • 3 - Revue de presse
      Coupure du gaz russe, Clémentine Autain assume mentir aux français, Musk livre bataille à Twitter, les médias seraient infestés par l'extrême-droite et bien d'autres sujets ... Tous les moments médiatiques marquants de la semaine sont passés au crible par Jean-Yves Le Gallou et son esprit caustique !
    • 4 - Uber Files : une affaire louche
      Qui est le lanceur d'alerte à l'origine des "Uber Files" ? Les médias français posent-ils les bonnes questions dans cette affaire ? Jean-Yves Le Gallou vous explique ce qui est reproché à Uber et à Emmanuel Macron et ne mâche pas ses mots envers la caste médiatique.

     

                                               

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Le Système a perdu une bataille, mais pas la guerre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux résultats des élections législatives.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

    Députés RN_Assemblée nationale.jpg

    Succès du RN : le Système a perdu une bataille, mais pas la guerre

    Ce devait être la martingale infaillible : pour la présidentielle, un duel Macron-Le Pen conduisant la gauche extrême à voter pour le premier afin de « faire barrage » à la seconde. Et pour les législatives, la même gauche en repoussoir pour effrayer le bourgeois et présenter Ensemble comme un recours. Las, il suffisait de regarder les mines réjouissantes des médiacrates, dimanche soir, pour se douter que cette belle manœuvre avait échoué.

    Caramba, Jupiter s’est planté !

    Non seulement la NUPES n’atteint pas du tout les scores mirifiques que nous promettaient les instituts de sondage – ce qui démontre en passant le caractère hautement « scientifique » de leurs travaux ! – mais avec 89 élus, le RN enregistre une progression sans précédent.
    Au point que le Président Macron ne dispose pas de la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale et se retrouve de fait dans une situation de cohabitation non-désirée, obligé de constituer des alliances de circonstance, comme au bon vieux temps de la quatrième république.

    Caramba, Jupiter s’est planté !

    Les astrologues médiatiques tombés dans un puits

    Trop occupés à faire la promotion de la NUPES, les médias mainstream (plus de 50 % du temps de parole donnés aux candidats NUPES sans que cela ne gêne l’Arcom !) et les instituts de sondage ont en effet totalement sous-estimé deux phénomènes :

    • d’une part, la très grande déception, pour ne pas dire plus, de l’opinion devant la réélection d’Emmanuel Macron, le gendre de moins en moins idéal ;
    • d’autre part, l’inquiétude que suscitait la perspective d’un second mandat sans aucun contrepoids politique. Inquiétude renforcée par le ralliement ostensible d’Emmanuel Macron au camp des bellicistes anglo-saxons et par son indifférence affichée aux conséquences catastrophiques des sanctions antirusses.

    Les experts de plateaux télé ont aussi négligé que la diabolisation de Reconquête avait aussi servi l’image du RN et que si l’union de la droite ne se faisait pas au niveau des états-majors, elle pouvait se faire dans les urnes. Il est d’ailleurs probable qu’une alliance RN-Reconquête au premier tour des législatives aurait amplifié la débandade des candidats macroniens, globalement dépourvus d’implantation locale réelle.

    Raison garder

    La belle percée électorale du RN, malgré tous les obstacles placés sur sa route, témoigne de son implantation populaire. Elle confirme aussi qu’en politique le désespoir absolu est bien la sottise absolue.
    Mais il faut cependant raison garder.

    D’abord l’histoire parlementaire abonde d’exemples où de braves gens, élus sous une étiquette de rupture, ont été vite digérés par le régime. Ce fut notamment le cas des élus poujadistes sous la IVème république[1].

    Sur ce plan la gauche échappe généralement à ce péril car elle est plus motivée idéologiquement et plus disciplinée.
    Le RN, dont l’expérience parlementaire est limitée, va donc devoir faire preuve de vigilance et de compétence afin d’éviter cet écueil.

    La France ingouvernable, vraiment ?

    Ensuite, il faut relativiser une victoire électorale parce que l’Assemblée nationale a tout simplement perdu l’essentiel de ses pouvoirs au 21e siècle. Nous ne sommes plus en 1958 ni même en 1981 !
    Les médias nous abreuvent de titres selon lesquels la France serait devenue « ingouvernable » depuis le 19 juin. Quelle plaisanterie !

    La France va au contraire continuer d’être gouvernée par la Commission Européenne – qui fixe chaque année nos grandes orientations de réformes –, par la BCE, par l’OTAN, par le pouvoir judiciaire (non élu…), par les lobbies, les ONG ou les dirigeants des grandes entreprises mondialisées.

    Face à tous ces vrais pouvoirs, notre parlement – dont l’essentiel de l’activité législative consiste, il faut le rappeler, à retranscrire des directives bruxelloises – compte les coups, en simple spectateur. Même ses pouvoirs de contrôle sont incapables de rivaliser avec eux et sont de toute façon très inférieurs à ceux des parlements étrangers, notamment anglo-saxons.

    Le pouvoir n’est plus à prendre mais à reforger

    Aujourd’hui, le pouvoir est avant tout économique, financier, judiciaire, européen ou technologique, et de moins en moins national, législatif, populaire et démocratique.
    Les hommes politiques visibles – président, ministres ou parlementaires – ne sont pas les décideurs en dernier ressort, ce qu’a très bien compris, manifestement, le plus grand parti de France : celui des abstentionnistes.
    Et si les projets – que soutient Emmanuel Macron évidemment – de suppression de la règle de l’unanimité dans le fonctionnement européen, voient le jour, la souveraineté nationale sera définitivement enterrée au sein de la zone euro.

    Il faut donc replacer l’incontestable victoire électorale du RN, dans ce contexte frustrant. De nos jours, le pouvoir est moins à prendre qu’à reforger, en redonnant du pouvoir au pouvoir, en investissant de nouveaux lieux de pouvoir, justement.

    Espérons que les députés du RN auront compris l’enjeu et sauront agir en ce sens.

    Le Système a perdu une bataille, mais pas la guerre

    Il ne faut pas bouder son plaisir pour autant : en juin 2022, le Système a bien perdu une bataille politique en France, et le nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, commence bien mal.

    Mais la guerre qui oppose le bloc élitaire – l’oligarchie qui a pris le pouvoir en Europe avec ses idiots utiles – au bloc populaire – qui ne veut pas être remplacé ni réduit à la mendicité – ne s’achève pas pour autant.
    Elle ne fait que commencer.

    Michel Geoffroy (Polémia, 23 juin 2022)

     

    Note :

    [1] A l’exception d’un certain Jean Marie Le Pen…..

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!